La cérémonie du Yat Nam
Les Bouddhistes pensent que les offrandes et l’aumône faites aux bonzes permettent d’acquérir des “Boun” mais également permettent aux défunts d’éviter ou de diminuer les peines de l’enfer ; les fidèles adressent des prières à leurs ancêtres sans oublier de faire bénir de l’eau par un bonze.
Après avoir célébré une fête, les bouddhistes procèdent au “yât nam”, cérémonie qui consiste à verser de l’eau, goutte à goutte, sur la terre tout en récitant à voix basse des phrases en lao, souhaitant ainsi bonheur, longue vie à tous les membres de la famille.
Ce geste est accomplie très lentement, avec précaution, laissant à peine couler un filet d’eau. Habituellement effectué à l’aide du khan, coupe rituelle en argent, ce geste est également réalisé grâce à de simples gobelets de plastique blanc qu’on transvase l’eau d’un gobelet à l’autre lorsque la cérémonie se déroule en intérieur. Dès l’instant où le réceptacle de cette eau est propre, l’acte est valable. L’eau a pour fonction de purifier et protéger les personnes à qui s’adressent les paroles du fidèle en l’honneur de la déesse de la Terre.
Ce rituel aurait un rapport avec les génies tutélaires des villages lao qui ont pour fonction de préserver leurs habitants des sorts malfaisants. L’eau est alors le meilleur intermédiaire entre le monde des esprits, de l’au-delà et le monde des vivants, d’ici bas. L’eau nécessaire à la terre pour donner ses fruits, indispensable à toutes naissances, à toute renaissance.
Ces aspersions d’eau lustrale purificatrice sont destinées à éliminer toutes les traces de souillure matérielle et spirituelle. Les mots apaisants et rassurants récités, les gestes toujours à peu près équivalents d’une personne à l’autre, démontrent la forme répétitive de cette acte de protection. Ils désignent aussi les différents liens plus ou moins proches entre les participants à la cérémonie.
L’eau et la terre sont témoins de la bonne action des pratiquants, à qui elles accordent longue vie. Cette croyance encourage les gens à faire le bien et à éviter le mal, car ceux qui font le bien ou le mal subiront les conséquences heureuses ou fâcheuses de leurs actes.
L’eau et la terre sont témoins de la bonne action des pratiquants. Elles accordent longue vie à toute personne qui offre avec le cœur serein. Celui qui fait un don demandera chaque fois au génie de la terre,‘‘ Nang Thôlany’’, d’être témoin de son action. Il la prie d’emporter son offrande ou ses bienfaits à des personnes décédées. Ainsi, en se conformant aux préceptes religieux, les fidèles espèrent-ils se rapprocher du Nirvana.
Ces croyants s’arrosant mutuellement d’eau bénite rappellent les aspersions des statues du Bouddha avec les eaux lustrales, comme elle sont faites par les fidèles à l’occasion de chaque boun au Laos.
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