LE BOUN

Au Laos, le ” Boun” signifie ‘fête’ en laotien mais il couvre également une signification plus large. Littéralement ce terme vient de “punna” en pali, qui veut dire ‘mérite’; mais par extension cela signifie “obtenir des mérites”,”faire I’aumône”. Il désigne la cérémonie ou la fête qui accompagne cette action. Chaque occasion de la vie est prétexte à faire un boun comme une  naissance, un mariage, un enterrement, ou bien une kermesse de pagode, de quartier ou un carnaval.

“tout ce qui est bien et se rapporte au respect des traditions bouddhiques est, au Laos, boun.

Le boun est source de mérite. Donner l’aumône est donc boun, faire retraite au monastère est boun, participer aux offrandes des fêtes est boun, méditer ses actes est boun, faire offrandes aux stupas et aux statues du Bouddha est boun” (Souvannarath, 2002)

Le boun signifie donc toutes ces manifestations, tant profanes que religieuses, qui rassemblent les laotiens de toutes origines dans un même élan de convivialité. C’est surtout un des moyens d’acquérir des “mérites” pour leur vie future, et s’assurer de la protection des forces supérieures.

Pour cela, les laotiens accomplissent des offrandes tout en invoquant les âmes parmi eux et ainsi montrant leurs attachements aux esprits. Les symboles de purification apparaissent et sont mêlés aux célébrations des enseignements de Bouddha. En effet l’Animisme et le Bouddhisme sont toujours mêlés aux bouns laotiens. Il existe un véritable osmose entre la culture bouddhique lao basée sur la tolérance de chaque individu, et la culture populaire lao qui favorise l’entraide communautaire autour d’activités de solidarité.

“la religiosité lao se traduit principalement par la recherche de boun, “mérite” ou “actes méritoires” qui enrichissent le karma. Acquis principalement par l’offrande, le boun bénéficie à celui qui l’accomplit mais il peut aussi être dédié à un proche ou aux esprits des morts. Ce possible transfert du mérite corrige l’individualisme de la doctrine bouddhique qui fait du salut, une affaire personnelle, et affirme, l’interdépendance de tous les êtres, défunt compris. Dans cette vue extensive des liens qui unissent les ascendants à leurs descendants et les vivants aux morts, le respect des ancêtres est au centre des préoccupations des exilés” (Choron-baix,1994)

Le boun est la bonne chance, les actes portes bonheur que l’on souhaite à quiconque franchit une étape ou qui aborde un moment important de sa vie que l’on souhaite forcer la chance sur lui. C’est ce que vous dira le bonze quand vous lui ferez des offrandes: ” Vous acquerrez beaucoup de boun” (beaucoup de mérites).

Les fêtes laotiennes, mis à part quelques échéances internationales ou liées au calendrier grégorien, comme la fête nationale le 2 décembre, sont des fêtes lunaires, essentiellement à caractère religieux. Seule la fête de Pimay (nouvel an) est de définition solaire, ce qui explique qu’elle soit fixe dans le calendrier grégorien. Les fêtes tombent toutes (sauf Ho Khao Padap Dine) les jours de pleine lune, sans doute pour faciliter, jadis, les déplacements nocturnes d’un village à l’autre des laotiens.

Les fêtes, il y en a toute l’année, et le laotien y donne libre cours à sa bonne humeur naturelle, oubliant provisoirement ses soucis, ce qui lui ouvre (ne fût-ce que pour quelques heures et dans l’illusion de la fête ou du banquet) la perspective d’une chance nouvelle et d’un nouveau départ.

 Voir également l’article sur la cérémonie du rappel des âmes errantes – le soukhouane / bacii :

Soukhouane / Bacii

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